Auto Entrepreneur multi services : cumuler deux métiers

LE 12.03.18

D’où vient le terme slasher ? Le slash, c’est cette barre oblique qui sépare notamment deux métiers ou deux activités ; par extension, on peut parler de “slasher” ou encore de “multi-entrepreneurs” voire “pluri-actifs”.

Toutefois, en facilitant la création d’une activité complémentaire ou la professionnalisation de plusieurs compétences, force est de constater que le statut auto-entrepreneur a considérablement permis d’actualiser cette pratique du slashing.

Quand le travail se conjugue au pluriel

La diversité des motifs est telle qu’il est proprement impossible de tirer un portrait type de l’Auto Entrepreneur multi services. Une passion peut basiquement devenir un nouveau métier à côté d’une profession déjà bien installée : un informaticien passionné de théâtre se lançant par exemple en tant que professeur d’art dramatique en complément de sa première profession.

En outre, développer une autre activité peut tout autant répondre à un besoin financier de manière ponctuelle ou permanente. Si ça ne vous concerne pas directement, vous avez sans aucun doute déjà croisé un travailleur qui réalise des extras le week-end ou de saison pour s’assurer un revenu supplémentaire. 

C’est précisément de la formalisation de ces cas somme toute courants qu’il est question dans cet article.

À y regarder de plus près, si cette tendance n’est pas nouvelle, elle semble se populariser auprès d’une génération qui admet volontiers ne plus réaliser toute sa carrière au sein d’une même entreprise. D’un côté, il est fréquent de se spécialiser dans un métier ou un secteur tôt avant le début de la vie professionnelle, parfois même avant le lycée. D’un autre côté, on fait face à une transformation véloce du marché du travail, l’émergence de nouvelles compétences et la disparition de certaines en un éclair. Les hausses du taux de chômage et la révolution du numérique, qui par ailleurs a beaucoup facilité l’accès aux formations professionnelles, sont autant de pistes pour comprendre le choix de la pluralité.

De toutes les rencontres que nous avons eu la chance de faire sur Auto-Entrepreneurs.fr, on sait que certains entrepreneurs trouvent à l’exercice de plusieurs activités l’avantage de se renouveler et de pouvoir vivre plusieurs expériences. Pour d’autres, il s’agit surtout de profiter d’un revenu supplémentaire non négligeable. Considération faite de ces raisons, assumer plusieurs professions, c’est surtout manier l’organisation, c’est distribuer dans son quotidien les impératifs de cette double vie professionnelle.

S’il est question de vous lancer, vous devez avant toute chose étudier le cadre légal de chacune de ses professions. Tout accord conclu amenant son lot d’obligations, il va s’en dire que le cumul d’activités professionnelles signifie également cumul des réglementations.

Les deux cas les plus fréquents de “cumul de métiers”

1. L’Auto Entrepreneur multi services qui exerce deux activités bien différentes

En premier lieu, il faut savoir qu’il est impossible de se déclarer deux fois Auto-Entrepreneur. Toutefois, lors de votre immatriculation initiale (ou plus tard une fois immatriculé), il est possible d’exercer simultanément deux activités qui peuvent être totalement distinctes.

Ainsi un Auto-Entrepreneur libéral psychologue peut avoir en parallèle un activité secondaire d’ébénisterie, à condition bien sur que ses compétences et ses ambitions le lui permettent. Il paiera alors ses cotisations sur le chiffre d’affaire global de son activité principale, soit 70 000€. Cependant, ses revenus en tant qu’ébéniste seront déclarés en RSI-BIC avec le taux d’abattement correspondant. À l’inverse, s’il est ébéniste en activité principale et psychologue en profession secondaire, son plafond sera de 170 00€ et il ne pourra pas dépasser le seuil de 70 000€ pour ses revenus en tant que libéral.

Bien sur, il est aussi autorisé de déclarer deux activités de même nature. Dans ce cas, l’Auto Entrepreneur multi services devra prendre garde à ne pas dépasser le seuil attribuer à son secteur pour l’ensemble de ses activités. Par exemple : un Auto-Entrepreneur libéral expert-comptable qui réalise quelques prestations d’ergothérapeute prendra garde à ce que son chiffre d’affaire global n’excède pas 70 000 €.

2. Le Salarié qui est aussi Auto-Entrepreneur

Il s’agit du cas fréquent d’un salarié qui souhaite exercer une seconde activité annexe sous le régime d’Auto-Entrepreneur.

En premier lieu, le meilleur conseil est celui de vous inviter à consulter les termes du contrat qui vous lie avec votre entreprise. Là encore, il existe des conventions aussi diverses que variées. Certains salariés verront leur marge de manoeuvre très réduite dans des secteurs aussi sensibles que le nucléaire et la défense par exemple.

Les fonctionnaires et agents des services publics, quant à eux, sont soumis aux codes de chaque ministère ou établissement concerné. En principe, le salarié du secteur public doit intégralement dédier son activité aux tâches qui lui sont confiées dans le cadre de son emploi public[1]. Officiellement, le régime Auto-Entrepreneur est ouvert aux agents publics mais certaines fonctions, telles qu’architecte ou praticien hospitalier, sont plus adaptées au cumul des régimes.

Sachez cependant qu’un contrat reliant une entreprise à son salarié soumet toujours ce dernier à une obligation de loyauté et de non-concurrence dont les termes peuvent éventuellement varier[2].

Si, après vérification, il est alors possible d’associer à sa position une activité en Auto-Entrepreneur, il convient d’en informer sa direction. Par ailleurs, pour un salarié fonctionnaire, l’accord de sa hiérarchie est indispensable. Cette dernière peut s’assurer qu’il n’est pas question d’une activité concurrentielle qui pourrait contrevenir au contrat ou aux conventions collectives. Une fois tous ces feux verts franchis, il ne reste plus qu’à démarrer votre déclaration initiale d’Auto-Entrepreneur (dans ce type de cas assez complexe, nous vous invitons à utiliser notre [outil key= »e758932f04″]solution d’assistance à la création du statut Auto-Entrepreneur[/outil]).

L’Auto-Entrepreneur salarié cumule à l’évidence les cotisations : à la fois au régime général et au régime des travailleurs non salariés[3]. En outre, cela n’étend pas particulièrement ses droits à la retraite ni ses avantages en matière de couverture sociale.

Bon à savoir : l’Auto-Entrepreneur peut entretenir son activité dans le cas d’un arrêt de travail encouru dans son emploi salarié : congés maladie, maternité ou paternité, si cette activité indépendante ne porte pas préjudice avec l’entreprise qui l’emploie.

[box title= »Conclusion » icon= »note »]

En définitive, composer avec plusieurs professions nécessite avant tout d’optimiser son organisation de manière à jongler sereinement entre missions professionnelles et administration personnelle. Quels que soient vos choix, nous vous conseillons au préalable de vous renseigner sur les cadres réglementaires de chaque activités ainsi que leurs évolutions. De notre côté et afin de faciliter votre veille, nous nous occupons d’examiner et démêler l’actualité des Auto Entrepreneur multi services !

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[1] Pour plus d’infos, consultez Service-public.fr
[2] À voir sur le site Legifrance
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