Pépinière d’entreprises : une chance pour les auto-entrepreneurs
Issu de la logistique, cet ancien agent administratif a choisi de nettoyer les voitures. Son concept : une machine à vapeur spécialement conçue pour l’automobile, des chiffons spéciaux et un produit biodégradable a 90%. Cet auto-entrepreneur bichonne « ses » voitures à la main.
Pourquoi et comment avez-vous intégré Pep’it, la pépinière d’entreprises de Nanterre ?
Je suis allé voir Pôle emploi et mon conseiller m’a mis en relation avec la direction du Développement économique de la Communauté d’agglomération du Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) qui aide les jeunes créateurs d’entreprises via le dispositif Coup de pouce (1). C’est là que j’ai entendu parler de Pep’it, qui venait de voir le jour à Nanterre. Je recherchais à ce moment-là un local. Je dépendais des aléas de la météo. Dans ces conditions, il n’était pas toujours facile d’exercer correctement mon activité.
En quoi s’agit-il d’un plus ?
Cela me permet déjà de louer un atelier de cinquante six mètres carrés à 700 euros par mois. Ailleurs, la même superficie ne se trouve pas à moins de 1 400 euros. Et je peux y rester jusqu’à vingt-trois mois. En plus, je suis entouré d’autres « collègues » qui ont intégré Pep’it en même temps que moi. On échange, on s’épaule, on se donne des conseils. On se crée un réseau. C’est important. De plus si besoin nous pouvons nous faire aider par des experts en matière commerciale, juridique et financière de façon à nous aider à développer l’entreprise de chacun. Passer par cette pépinière me permet de tester la viabilité de mon activité. Elle est également implantée dans un environnement économique intéressant car elle est entourée de bureaux et d’entreprises. Sincèrement, ce n’est que du bonus !
Pourquoi avoir choisi le statut d’auto-entrepreneur ?
Parce ce que c’était plus simple et plus rapide pour démarrer immédiatement. Je n’ai pas à déclarer de TVA. Mais il faut tout de même savoir que c’est la raison pour laquelle certaines entreprises ont été réticentes pour me confier leur flotte de véhicules. Pourtant ce statut facilite la vie – je n’ai pas continuellement le nez dans la paperasserie. En outre, il me sécurise parce que je ne suis taxé que sur mon chiffre d’affaires et qu’il m’aide à tester mon activité. En tant qu’ancien demandeur d’emploi, j’ai pu bénéficier du dispositif « Accre » qui permet de bénéficier d’une exonération des charges sociales pendant un an.
Avez-vous fait une demande de prêt auprès de votre banque ?
Honnêtement, j’ai préféré ne pas passer par le système bancaire pour pouvoir acheter mon matériel. De toute façon, les banques sont réticentes à prêter aux auto-entrepreneurs car ceux-ci le font en leur nom propre et non à celui de leur entreprise, leur statut ne le permettant pas. C’est comme si on faisait une demande de prêt à la consommation sans fiche de paie j’ai sollicité mon entourage pour trouver les 20000 euros. J’ai fait ça sérieusement. J’ai tout écrit noir sur blanc pour expliquer mon projet, réalisé une étude de marché et un business plan. J’ai demandé des conseils à un ami expert-comptable. Mes proches m’ont fait confiance et j’ai réuni la somme nécessaire ! C’était pour moi important de me sentir libre financièrement.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent lancer leur activité en auto-entreprise ?
Pour lui donner toutes les chances de se développer, il faut vraiment prendre son projet au sérieux et ne pas hésiter à se renseigner, à taper aux portes des chambres des métiers, à contacter des associations spécialisées dans la création d’entreprises. Il est également important de prendre le temps de l’écrire. Comme je l’ai dit et fait, cela sert toujours de faire un business plan et une étude de marché. Cette démarche aide à définir, à clarifier et à évaluer la faisabilité du projet, à cibler ses clients, à tenir ses comptes régulièrement. C’est comme mettre en place une feuille de route qui fixe les objectifs et les étapes à franchir. Cela rassure ! Pour le démarchage, je suis allé sur Kompass, un site Internet capable d’identifier des entreprises proches et d’obtenir des informations comme les numéros de téléphone, les adresses mails… Un outil vraiment pratique !
Et vos projets ?
Me concernant, le bouche à oreille fonctionne assez bien et je ne pensais pas que mon activité démarrerait aussi vite. Je vais donc prochainement changer de régime juridique, car je me rends compte que je ne peux pas tout faire, et passer en SARL. Déjà, pour embaucher, ce que ne permet pas mon statut actuel. Cela me fait peur, c’est certain. Mais je suis bien entouré, en particulier par mes proches et une personne de la Pep’it de Nanterre. Quoi qu’il en soit, l’auto-entrepreneuriat reste un excellent moyen pour se lancer. Si je devais recommencer, je n’hésiterais pas une seconde !
Propos recueillis par Marina Al Rubaee
(1) Coup de pouce : 1, place de la Boule – 92000 Nanterre
Tél : 01 55 69 31 90
coupdepouce@agglo-montvalerien.fr
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