Devenir traducteur Auto-Entrepreneur

LE 03.12.20

Nous allons d’abord cerner la traduction en tant que métier. Ensuite, nous présenterons les multiples avantages du régime micro-social et fiscal « Auto-Entreprise » avant de montrer comment créer une Auto Entreprise de traduction ; un récapitulatif des éléments essentiels à retenir par l’ Auto-Entrepreneur traducteur sera dressé à la fin de ce focus.

Qu’est-ce que le métier de traducteur ?

Un traducteur est un professionnel du verbe qui transpose des écrits d’une langue source vers une langue cible (la langue maternelle, en général). À la différence de l’interprète, le traducteur n’adapte pas de discours oraux. Cependant, il peut être aussi qualifié d’interprète dans la mesure où il ne transcrit pas au mot par mot le texte d’origine, mais s’efforce d’en restituer l’intensité, le fond et la forme. Plus qu’un métier, c’est tout un art !

Pour autant, être traducteur Auto Entrepreneur ne nécessite pas la possession d’un diplôme ; la traduction est un métier non-réglementé, sauf pour le traducteur assermenté qui doit convaincre les autorités judiciaires de son intégrité.

Traducteur Auto-Entrepreneur : qualités requises

En plus de la connaissance approfondie d’au moins deux langues étrangères et des techniques de traduction, un traducteur Auto Entrepreneur doit posséder :

  • la passion pour la littérature ;
  • >une bonne culture générale ;
  • une curiosité poussée ;
  • une grande maîtrise de ses domaines de spécialisation si c’est le cas ;
  • le sens de la rigueur et de la précision ;
  • la capacité à supporter la pression et les deadlines serrés ;
  • l’ouverture d’esprit et l’adaptabilité à des environnements différents (agences, maisons d’édition, organismes, etc) ;
  • une certaine familiarité avec l’outil informatique (sans toutefois faire confiance aux logiciels de traduction et de correction !)

Devenir traducteur Auto Entrepreneur

L’Auto Entreprise est un régime permettant de simplifier à l’extrême les contraintes liées à la création et à la gestion d’une entreprise individuelle. Ce dispositif à la fois fiscal et social présente bien d’avantages, notamment pour les indépendants exerçant en libéral : ce sera le cas pour vous si vous décidez de devenir traducteur indépendant en tant qu’autoentrepreneur.

Faisons le point sur les avantages et les inconvénients de la microentreprise de traduction.

Régime social du traducteur Auto-Entrepreneur

En tant qu’Auto Entrepreneur traducteur, vous profitez de l’opportunité d’être soumis au régime micro-social simplifié. À ce titre, vous payez mensuellement ou trimestriellement vos cotisations sous forme de pourcentage de votre chiffre d’affaires déclaré (le taux appliqué est 22 %). Traduit autrement, vous ne payez rien si vous ne gagnez rien ! Ce qui n’est pas le cas pour tous les autres indépendants (la base de calcul des cotisations de l’année N est le CA de l’année N – 1).

Versement libératoire de l’impôt sur le revenu

Si vous optez pour la création d’une Auto Entreprise de traduction, vous aurez la possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette option facultative, mais à ne pas bouder, vous permet de faire des économies d’impôts (jusqu’à 80 %) et de vous libérer du paiement de votre IR.

Son principe est simple : étant classé profession libérale, le traducteur en Auto Entrepreneur est soumis au taux de 2,2 % qu’il faut appliquer au CA déclaré. Mieux encore, il a la possibilité de faire une déclaration unique pour ces cotisations sociales et son impôt sur le revenu ; le taux à appliquer sur le CA déclaré est alors de 24,2 %. Il est à noter qu’avant de vous accorder cette faveur, l’administration contrôle le montant total de votre foyer fiscal.

La comptabilité d’un traducteur Auto Entrepreneur

Devenir traducteur Auto-Entrepreneur élimine l’obligation de présenter les documents comptables « classiques « (bilan, compte d’exploitation, liasse fiscale détaillée, etc). En lieu et place, un simple livre de recettes est à tenir ; il sert à justifier le montant et l’origine des gains (les factures doivent être numérotées chronologiquement et gardées).

La franchise en base TVA

Être Auto Entrepreneur traducteur vous dispense du lourd traitement comptable du compte TVA. Tant que vous ne dépassez pas le seuil de 34.400 €, vous pouvez facturer vos clients en HT (ils en seront satisfaits !), mais vous devez reporter la mention « TVA non applicable – article 293 B du CGI » sur vos factures.

Ce n’est pas tout !

  • Si vous êtes un demandeur d’emploi âgé de moins de 26 ans au moment de créer votre Micro-entreprise de traduction, vous êtes exonéré, totalement ou partiellement, du paiement des cotisations sociales relatives à la première année. Pour cela, il suffit d’adresser une demande ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) à votre Centre de formalités d’entreprise. Le CFE compétent pour les traducteurs micro-entrepreneurs est l’URSSAF.
  • Un traducteur en micro entreprise est dispensé de payer la Cotisation foncière d’entreprise (CFE).
  • L’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) n’est pas obligatoire si vous exercez la traduction sous régime Auto Entrepreneur.
  • Un abattement forfaitaire de l’ordre de 34 % s’applique sur le CA déclaré par le traducteur indépendant en Auto-Entreprise avant le calcul de ses impôts. Traduit autrement, vous n’êtes imposé que sur 66 % de vos revenus. Cet abattement est censé remplacer la déduction des charges que vous n’êtes pas autorisé à faire.

Ce qui nous ramène à présenter quelques inconvénients du régime « micro entreprise » : un traducteur averti en vaut two (inutile de vous traduire !).

Régime Auto Entrepreneur : quand faut-il basculer ?

En fait, il ne s’agit pas d’inconvénients, mais plutôt de non-adaptabilité (un traducteur se doit d’être précis !).

Rappelons tout d’abord que vous basculez automatiquement sous un autre régime d’entreprise individuelle si vous dépassez les seuils :

  • 72.500 €/an pour le chiffre d’affaires déclaré ;
  • 34.400 €/an pour la franchise TVA.

Au-delà de ce basculement imposé, certaines situations incitent à un abandon volontaire du statut d’auto-entrepreneur traducteur. Pour cela, vous devez faire quelques simulations de calcul. Assurez-vous, rien de compliqué !

L’URSSAF vous classe sous le régime micro-BNC (bénéfice non commercial). Aussi, vous n’êtes pas autorisé à reporter un déficit de l’exercice précédent ou déduire les dépenses de celui en cours. Si vous estimez que le montant de vos charges et achats professionnels est supérieur à 34 % de vos recettes, il serait recommandable de passer à une autre forme d’entreprise individuelle. Ce passage vous permettra aussi de déduire la TVA payée lors de vos achats.

Le statut de micro-entrepreneur est idéal pour un traducteur indépendant débutant ou un salarié désirant gagner des revenus complémentaires.

Comment créer une Auto Entreprise de traduction ?

Les démarches à faire afin de devenir traducteur Auto Entrepreneur sont très simplifiées. Il s’agit de remplir en ligne une déclaration de début de l’activité sur le site de l’URSSAF (formulaire PO AU) et de l’accompagner d’une photocopie numérisée de votre carte d’identité et d’une attestation de domiciliation (votre propre habitation).

Après validation de vos documents, votre CFE vous enverra votre SIRET et avisera les différents services administratifs concernés.

Traducteur micro-entrepreneur : les éléments clés à retenir

    • Centre de formalités des entreprises compétent : URSSAF
    • Code APE : 7430Z – Traduction ET Interprétariat.
    • Profession libérale en régime micro-PNC.
    • Seuil de CA pour exercer en régime « microentreprise » : 72.500 euros/an.
    • Seuil de CA pour la franchise TVA : 34.400 euros/an.
    • Cotisations sociales : 22 % du CA déclaré.
    • Taux d’abattement forfaire appliqué au CA déclaré : 34 %.
    • Taux d’imposition IR : 2,2 % du CA déclaré.
    • VFL (Versement Fiscal Libératoire) : 24,2 %.
    • Rémunération traducteur indépendant : 20 € de l’heure en moyenne ou 0,05 € à 0,20 € par mot.

Nous sommes intéressés par la lecture de vos remarques, compléments d’information et conseils. Partagez avec nous votre expérience de traducteur Auto Entrepreneur.

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