Le Medef veut créer un million d'emploi. Voici son plan.

16 sept. 2014

Le plan du Medef baptisé "1 million d'emplois" est aujourd'hui en partie connu. Dans un communiqué, l'organisation patronale indique que "compte tenu de l'actualité politique de la semaine", sa présentation officielle - initialement prévue mercredi - était reportée d'une semaine. Qu'importe. Il fait déjà réagir. Fortement.Le document d'une cinquantaine de pages, intitulé "Comment relancer la dynamique de création d'emplois en France ?" liste ainsi une série de mesures que les patrons estiment nécessaires de mettre en oeuvre pour stimuler l'emploi dans le pays ; des mesures chiffrées en terme de création d'emplois attendus et d'impact sur la croissance. Ces propositions, tout en allant bien au-delà, ne sont pas sans faire écho aux propos que tenait Pierre Gattaz en juin 2013. Alors candidat à la présidence du Medef, il en appelait à une généralisation de la "simplicité du statut d'auto-entrepreneur aux artisans et très petites entreprises". Aujourd'hui, on retrouve bien dans les mesures dévoilées, cette notion de "liberté" fréquemment associée à l'auto-entrepreneuriat.Petit aperçu des propositions les plus fortes :Supprimer des jours fériés.

Selon les patrons, deux jours fériés en moins par an pourraient faire gagner 1% de croissance et permettre la création de 100 000 emplois.

Déroger au salaire minimum.

Point emblématique : le Medef propose d'instaurer de façon transitoire un salaire inférieur au SMIC pour "les populations les plus éloignées de l'emploi".

 L'organisation pense ainsi créer entre 50 000 et 100 000 en 5 ans.Revoir la durée du travail.Pierre Gattaz veut par ailleurs "en finir avec le principe d'une durée légale imposée à toutes les entreprises". Il propose ainsi de permettre à celles-ci de négocier la durée "qui constituera alors le seuil de déclenchement des heures supplémentaires", mais aussi le taux des majorations horaires et l'aménagement du temps de travail. "La loi ne serait plus que supplétive et s’appliquerait par défaut aux entreprises qui ne souhaitent pas ou ne parviennent pas à négocier un accord", indique encore le texte.Autoriser le travail le dimanche et tard le soir

En autorisant le travail le dimanche et tard le soir sur la base du volontariat des salariés, les patrons visent, a terme, entre 50 000 et 200 000 emplois dans le tourisme et entre 40 000 et 100 000 dans le commerce et la distribution.

Des propositions qui "apparaîtront certainement agressives ou caricaturales à certains", indique le Medef en conclusion de son document. "Ils ont tort. Il s'agit avant tout d'animer un débat." Débat ouvert ; il promet d'être animé. L'exécutif s'en serait bien passé.