Le nombre de travailleurs indépendants en France a franchi la barre des 4 millions en 2021
23 déc. 2022
Une croissance des TI portée par les autoentrepreneurs
« Après une croissance de 8,1 % en 2020, le nombre de travailleurs indépendants dans l'Hexagone a encore augmenté de 8,6 % l'an dernier », révèlent les Urssaf, régimes chargés de collecter les cotisations sociales.
L'évolution positive de la population des TI est portée par le dynamisme de la création de micro-entreprise. Ainsi, les autoentrepreneurs (AE) sont 15,3 % plus nombreux selon les statistiques de 2021 (après +17,6 % l'année précédente) et représentent actuellement 54,2 % des effectifs des travailleurs indépendants. En comparaison, le statut de TI classique n'a séduit que 1,6 % de personnes en plus.
706?000 travailleurs indépendants (soit 17,2 %) ont eux-mêmes des salariés en 2021, mais des disparités importantes sont relevées entre les TI classiques (36,4 %) les autoentrepreneurs employeurs (0,9 %). Ce très faible pourcentage pour ces derniers s'explique par le fait que lorsqu'ils ont besoin d'expertises complémentaires, les AE privilégient le travail en réseau ou s'adressent à d'autres autoentrepreneurs plutôt que de recruter des collaborateurs à temps plein.
Retour du niveau de revenu moyen à son niveau de 2019
Sur l'ensemble des autoentrepreneurs, 70,9 % ont déclaré un chiffre d'affaires (CA) positif en 2021. Si cette proportion des AE « économiquement actifs » a gagné 1,5 point par rapport à 2020, elle n'a pas encore rattrapé son niveau pré-pandémique (72,4 %). À 6?254 , leur revenu moyen pour 2021 revient à son niveau de 2019, à la veille de la crise (6?117 ), après un repli à 5?514 en 2020 (-9,9 %). Parmi les travailleurs indépendants classiques, seuls les taxis-VTC et des activités sportives n'ont pas réussi à égaler leur niveau de revenu moyen de 2019.
Dans le détail des profils, plus d'un autoentrepreneur sur 2 est âgé de moins de 40 ans, quand près de 75 % des TI classiques ont plus de 40 ans. Les femmes représentent respectivement 38 % des TI classiques et 40 % des AE. Cependant, lorsqu'elles exercent sous le statut de la microentreprise, elles sont 75,6 % à être catégorisées comme économiquement actives, contre 67,8 % pour les hommes.
Des difficultés toujours importantes malgré le soutien de l'État
Ces dernières années, l'État a déployé d'importants efforts pour préserver l'activité des travailleurs indépendants :
création de fonds de solidarité,
possibilité de report du règlement des charges sociales et fiscales,
réductions d'impôts directes en cas de problèmes graves de trésorerie,
étalement des échéances des emprunts bancaires.
Il reste que la plupart des mesures, comme le report des prélèvements sociaux et fiscaux, prennent fin ce qui implique des rattrapages et des remboursements. Pour les travailleurs indépendants qui n'ont pas retrouvé un bon niveau de chiffre d'affaires, les difficultés ne sont pas finies.
D'ailleurs, environ 23 % des autoentrepreneurs déclarent « occuper en parallèle un emploi salarié dans le privé en plus de leur activité individuelle en fin 2021 ». Du côté des TI classiques, moins de 7 % sont dits « polyactifs ». Des écarts importants sont néanmoins observés sur cet indicateur entre les différents secteurs.