Les moins de 30 ans de plus en plus séduits par l’autoentrepreneuriat

14 sept. 2023

Assistons nous à un changement de cap générationnel ? En effet, selon les observations de l’URSSAF, de plus en plus de jeunes âgés de moins de 30 ans se lancent dans l’auto-entrepreneuriat, même au prix d’une rémunération plus faible.

Redéfinition des normes chez les moins de 30 ans

Une récente analyse publiée par l’URSSAF, basée sur les données des cotisations sociales collectées, met en lumière la participation active des jeunes à la vie économique du pays au cours des années 2021 et 2022.

Parmi les 27,6 millions de nouvelles embauches répertoriées en 2022, 40,9 % concernent les moins de 30 ans, et les jeunes de 16 à 25 ans représentent 30,5 %, révèle le rapport de l’URSSAF.

Une poussée significative s’est produite au troisième trimestre de 2022, où 47,8 % des nouvelles recrues avaient moins de 30 ans (38,2 % avaient entre 16 et 25 ans). Ce moment coïncide avec les emplois saisonniers de l’été et la période de forte recrudescence des recrutements en septembre.

L’apprentissage joue un rôle clé dans cette tendance. « Les statistiques de l’URSSAF intègrent dorénavant les apprentis », a précisé l’organisme à l’AFP.

Cette situation doit néanmoins être contextualisée avec l’amélioration générale du marché du travail en France. Le taux d’emploi national franchit désormais la barre des 68 %.

Cependant, chez les moins de 30 ans, devenir autoentrepreneur signifie, dans la majorité des cas, accepter des emplois moins bien rémunérés.

Près d’un tiers des jeunes autoentrepreneurs cumulent leur activité avec un emploi salarié

L’URSSAF constate une concentration notable de jeunes entrepreneurs dans des secteurs modestement rémunérés, notamment dans les domaines postaux et de la distribution.

Près de 60 % des autoentrepreneurs et 50 % des travailleurs indépendants ont moins de 30 ans.

Dans le secteur privé, les jeunes sont également majoritaires dans la restauration (45 %) et le commerce de détail (37 %).

Bien que le statut d’autoentrepreneur soit très apprécié, il demeure précaire : près d’un jeune autoentrepreneur sur trois (âgés de moins de 26 ans) cumule son activité avec un emploi salarié au sein d’une entreprise privée.

De plus, selon les conclusions de l’étude, ils gagnent moitié moins que leurs ainés (âgés de 26 à 29 ans).