Le régime auto-entrepreneur trouve son rythme de croisière... avant d'évoluer ?
8 août 2013
Un nombre d'auto-entrepreneurs qui se stabilise...
Le dernier rapport de l'ACOSS sur la situation des auto-entrepreneurs à fin mai 2013 permet d'observer les tendances lourdes de l'évolution du régime. Si les adhésions restent stables, l'effet des radiations automatiques pour cause d'inactivité pendant 8 trimestres consécutifs se fait sentir. Ces dernières représentent les deux tiers des radiations pour 2012. Le roulement entre création d'entreprise et radiation fonctionne donc désormais à plein, et s'équilibre. Le chiffre record de 893 000 auto-entrepreneurs atteint fin mars 2013 devrait donc peu évoluer, avec des variations à la hausse comme à la baisse.
L'envergure maximale du régime semble donc avoir été atteinte, à moins que l'annonce des réformes du statut encourage des particuliers à se lancer pour bénéficier des conditions les plus avantageuses du régime tant que cela est encore possible.
... Et des résultats économiques qui se solidifient
Le chiffre d'affaires du premier trimestre 2013 s'élève à environ 1.3 milliard d'euros, soit pratiquement le même qu'en 2012. Si, comme en 2011, seules la moitié (49%) des auto-entreprises sont actives, le chiffre d'affaires moyen généré se stabilise également autours de 3200 euros par trimestre. Les activités générant le plus de chiffre d'affaires étant la construction et le commerce (auquel s'applique évidemment le biais du plafond supérieur de 81 500 euros).
Les auto-entreprises restent donc pour la majorité des établissement à l'équilibre économique précaire, mais c'est leur nature même, puisque beaucoup sont des activités secondaires. En revanche, la grande stabilité du nombre d’adhérents et des revenus générés souligne l'importance de ce statut pour ses adhérents.
Quelles perspectives pour le statut ?
Si les chiffres tendent à laisser penser que le régime auto-entrepreneur a atteint ce qui peut être considéré comme sa vitesse de croisière, les perspectives d'une réforme annoncée par la Ministre Sylvia Pinel pourraient également entraîner de nouvelles évolutions.
Pourtant, à ce jour, les sujets évoqués, et notamment les paliers intermédiaires qui entraîneraient une limitation dans le temps du bénéfice du régime ne concerneraient qu'une petite minorité d'auto-entrepreneurs, probablement à peine plus de 5% des actifs.
Dans leur ensemble, les auto-entrepreneurs ne devraient donc pas nécessairement se sentir menacés par cette réforme, mais c'est pourtant tout l'inverse qui se produit. Cela traduit-il une crainte de voir le gouvernement aller encore plus loin encore dans la transformation du statut, ou est-ce parce que beaucoup d'entre-eux espèrent voir leur revenus d'auto-entrepreneurs augmenter dans le futur et craignent de tomber dans le cadre des réformes de Sylvia Pinel ?
Au de-là des chiffres qui témoignent d'une grande stabilité, le régime auto-entrepreneur ne semble pas encore prêt à suivre son court de long fleuve tranquille et de nombreux rebondissements sont à attendre pour la nouvelle saison, reprise dès le 21 août !