Dans un monde où les emplois de bureau semblent de plus en plus déconnectés de la réalité, de nombreux jeunes diplômés optent pour une reconversion vers des métiers artisanaux. Cette tendance, décrite comme la « révolte des premiers de la classe », reflète un désir croissant de retrouver un sens concret et une connexion avec le monde matériel. En embrassant l’artisanat, ces néo-artisans redécouvrent les bienfaits du travail manuel et de la proximité avec la matière.
Retrouver du sens par le « faire »
Les jeunes diplômés se détournent des « bullshit jobs » bien rémunérés, mais dépourvus de sens pour embrasser des activités artisanales ou devenir autoentrepreneur. Ce choix s’explique par la quête d’un contact direct avec la matière et la recherche d’une réconciliation avec le monde réel.
En redécouvrant l’importance de l’action manuelle, ces nouveaux artisans parviennent à renouer avec une forme d’authenticité et d’appartenance au monde.
La main humaine, cet outil polyvalent, incarne la raison et la conscience de l’homme. Les activités manuelles sont essentielles pour notre épanouissement, et le toucher est une manière fondamentale d’être au monde.
Cependant, dans les grandes entreprises du secteur tertiaire, le toucher est souvent exclu et les tâches deviennent virtuelles et dématérialisées.
Les néo-artisans réapprennent à mobiliser leurs sens et à engager leur corps dans leur travail, leur conférant ainsi un sentiment de contrôle et une connexion directe avec leur production.
Le choix audacieux de l’artisanat
Se lancer dans l’artisanat est un véritable retour à une connexion avec le monde matériel. Les artisans renouent avec la notion de travail bien fait et se libèrent des masques et des artifices de la vie moderne. Ils recherchent un impact concret, visible, mais modeste à travers leurs créations.
En choisissant des métiers exigeant du savoir-faire, de la patience et du temps, les artisans s’opposent à l’accélération du rythme de vie et embrassent une discipline de l’attention qui favorise l’état de « flow » et le bien-être.
Le geste authentique de l’artisan se distingue par sa précision et son engagement total. Chaque mouvement est empreint de savoir-faire et de maîtrise, créant ainsi une esthétique du geste unique. L’artisanat requiert du temps et de la patience, des qualités souvent oubliées dans notre société axée sur l’instantanéité.
En embrassant cette temporalité particulière, les artisans se démarquent de l’urgence et de l’immédiateté. Ils se connectent aux gestes transmis par les générations précédentes et créent des objets destinés à traverser le temps, défiant ainsi l’obsolescence programmée de la société de consommation.