Auto-Entrepreneur : Cyrille Darrigade de la FEDAE répond à La Tribune sur les réformes du statut auto-entrepreneur
Publié le mercredi 01 août 2012 dans Actualité du statut .
Cyrille Darrigade, vice-président de la FEDAE, Fédération des auto-entrepreneurs, a donné son avis sur le statut auto-entrepreneur et ses futures réformes dans un entretien accordé à La Tribune.
Riche de pas moins de 35 000 auto-entrepreneurs, le vice président de la FEDAE a donné son point de vue sur des réformes qui pourraient concerner le statut sans pour autant le brider.
Ces réformes sont essentiellement centrées sur l'écart qu'il peut exister entre les artisans et les auto-entrepreneurs, concernant leurs différences de fiscalité et de cotisations. Ce débat dans lequel intervient régulièrement Sylvia Pinel et les auto-entrepreneurs à travers divers associations comme la FEDAE ou l'UAE (union des auto-entrepreneurs) dure depuis plusieurs mois maintenant.
A ce propos, Cyrille Darrigade pointe du doigt le fait que seule Sylvia Pinel n'est pas en charge des auto-entrepreneurs de par sa fonction ministérielle mais également Fleur Pellerin, qui fut notamment chargée de mission à l'Agence française des investissements internationaux, est en charge de 70% des auto-entrepreneurs par sa fonction. En effet, Sylvia Pinel est en charge des artisans et des commerçants et énormément d'auto-entrepreneurs ont une activité de type libéral.
La plus forte proposition de Cyrille Darrigade concernant le statut qu'il veut au delà de tout clivage politique, serait de donner plus de pouvoirs aux organisations professionnelles spécialisées dans l'auto-entrepreneuriat, l'UAE et la FEDAE afin que ces dernières puissent mieux informer, contrôler et protéger les auto-entrepreneurs. Un des buts principaux de ces organisations est de pouvoir lutter efficacement contre la salariat "déguisé", monnaie courante depuis l'explosion des restructuration d'entreprise et l'obligation de licenciement.
Trop de gens ont le choix entre grossir les rangs de pôle emploi ou travailler en tant qu'auto-entrepreneur pour le compte d'une entreprise, ce qui est totalement illégal puisque cela exonère les patrons de charges patronales.
D'autre part, il rappelle que le régime existe bien au delà des frontières de la métropole et de ses DOM-TOM, notamment dans plusieurs pays européens ainsi qu'au Canada, et qu'il est donc essentiel qu'il soit reconnu à l'échelle européenne.
Enfin, concernant la question du rôle socio-économique des auto-entrepreneurs qui est parfois sujet à controverse, Cyrille Darrigade rappelle que les auto-entrepreneurs ont généré plus de 8.8 milliards d'euros depuis la création du statut et que d'après l'INSEE et l'URSSAF, 70 000 auto-entrepreneurs passent au régime réel. Hors les PME et les PMI sont le fer de lance de l'économie de demain dans le contexte de délocalisation et de licenciement massif actuel.
L'ouverture de cet entretien est également positive puisque leur tour de France leur permet de se rendre compte, sur le terrain, l'impact bénéfique de monter son auto-entreprise pour enrichir ses connaissances et son CV notamment dans les milieux ruraux, et pour les gens défavorisés ou les seniors en recherche d'emploi.Les auto-entrepreneurs sont toujours aussi bien défendus, et si le statut doit évoluer, cela doit être dans le bon sens, celui de la "liberté d'entreprendre" si importante aujourd'hui !